Le béton armé : Une révolution dans l'histoire de la construction
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une ère de découvertes et d’expérimentations audacieuses a éclairé le chemin vers une révolution sans précédent dans le domaine de la construction.
C’est à cette époque que des esprits visionnaires ont commencé à explorer les possibilités fascinantes offertes par l’association révolutionnaire du béton et du métal, jetant ainsi les bases d’une transformation radicale dans la manière dont les structures étaient conçues et érigées.
Au cœur de cette révolution se trouvait une innovation majeure : le béton armé.
Cette technologie révolutionnaire consistait à intégrer des barres d’acier dans du béton frais, créant ainsi un matériau composite d’une résistance et d’une durabilité exceptionnelles.
Les pionniers de l'innovation
Joseph Louis Lambot, un garde champêtre modeste, a joué un rôle crucial dans cette évolution.
Dès 1845, il a commencé à expérimenter en réalisant des structures en fil de fer recouvert de ciment, notamment des caisses à oranges et des abreuvoirs.
En 1848, Joseph Lambot innove en créant la première barque en ciment armé, qu’il teste avec succès sur le lac de Besse-sur-Issole. Conservée au musée des comtes de Provence à Brignoles, cette barque est brevetée en 1855 sous le nom de « Ferciment ». Malgré sa présentation à l’exposition universelle de 1855, elle passe inaperçue.
En 1855, le préfet maritime de Toulon commande à Lambot une bouée selon son procédé novateur. Bien que saluée, cette réalisation ne connaît pas de suite immédiate. Lambot est toutefois reconnu par son admission dans plusieurs sociétés prestigieuses.
En 1953, deux barques en ferciment réapparaissent après un appel des services des ponts et chaussées.
L’une est exposée au musée de Brignoles, l’autre est conservée au port-musée de Douarnenez, après la fermeture du musée des travaux publics à Paris.
François Coignet, un entrepreneur renommé, a également contribué à cette révolution.
Bien qu’il n’ait pas réussi à réaliser pleinement le concept du ciment armé, ses expériences avec l’incorporation de poutrelles métalliques dans du béton ont ouvert la voie à des avancées ultérieures.
Toutefois, c’est à Joseph Monier, un humble jardinier, que revient l’honneur de l’invention véritable du béton armé.
Entre 1867 et 1891, Monier a déposé un nombre impressionnant de 19 brevets, décrivant un système constructif révolutionnaire utilisant le fer et le ciment.
Ses innovations ont trouvé des applications variées, allant de l’horticulture aux ponts, en passant par les clôtures et les tuyaux.
L’entrepreneur visionnaire François Hennebique a marqué une étape importante dans l’histoire de la construction en déposant, en 1892, le brevet d’une poutre à étrier.
Ce concept a jeté les bases du principe de la poutre en béton armé tel que nous le connaissons aujourd’hui.
L'avènement du béton armé
L’avènement du premier règlement de calcul du béton armé en 1906, consacré par la circulaire du 20 octobre de la même année, a marqué une étape décisive dans la reconnaissance officielle de cette technique révolutionnaire. Ce texte a apporté des normes et des standards qui ont contribué à la sécurisation et à la diffusion du béton armé.
Vingt-deux ans plus tard, Eugène Freyssinet a ajouté une nouvelle dimension à l’utilisation du béton avec son brevet sur le procédé de fabrication de pièces en béton armé, donnant naissance au béton précontraint. Cette technique a permis de renforcer la résistance des structures en béton, ouvrant la voie à de nouveaux défis et opportunités dans le domaine de la construction.
Cependant, avec l’essor de l’utilisation du béton armé tout au long du XXe siècle, de nouveaux défis sont apparus. La corrosion des armatures métalliques est devenue une préoccupation majeure, menaçant la stabilité et la durabilité des structures. Cette problématique nécessite une attention constante et des solutions innovantes pour garantir la pérennité des ouvrages en béton armé dans le monde moderne.
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